L’avenir, ce n’est pas ce qui va arriver, c’est ce que nous allons faire.
Henri Bergson.
Vendredi 24 et samedi 25 mars, avait lieu à Reims le Printemps de la Prospective. Nous sommes allés assister à la plupart des débats et des conférences organisés par Innovact‘ et la Société Française de Prospective.
La prospective, pour rappel, c’est Gaston BERGER qui en est l’apôtre, dans les années 50.
Industriel, puis universitaire, résistant, philosophe, il constate que souvent les moyens dictent la fin, là où la fin devrait dicter les moyens. Il est donc important d’avoir une vision, une projection à long terme. Non pas pour prévoir l’avenir, mais envisager les possibles, les impossibles, et les probables.
Quelles seront les conditions matérielles, économiques, écologiques, culturelles, de vie, et même les conditions morales ou spirituelles dans l’avenir? En se lançant dans ces réflexions, appuyées par une méthodologie bien précise, non seulement l’avenir aura été préparé, mais il aura été appelé, et compris. De l’extérieur, l’attitude « prospective » peut sembler utopique. Pourtant, dans les faits et dans sa méthode, elle anime des intelligences positives, collectives. Elle est utilisée et promue par des spécialistes sérieux. Elle s’appuie sur un effort d’imagination créatrice, puisqu’il est question de détruire la première image que l’on se fait du « futur du passé ». Mais elle appuie aussi sur des méthodes de calculs, et sur une solide réflexion.
Comme illustration d’une politique prospective avec des réalisations concrètes, Stéphane Juguet et Jean-Christophe Lipovac sont venus faire le récit de leur aventure lancée à Grande-Synthe. Commune de la banlieue dunkerquoise, malmenée par une désindustrialisation progressive qui laisse derrière elle 26% de chômage, une espérance de vie de 60 ans, et un revenu annuel moyen de 9600€, Grande-Synthe se retrouve depuis quelque temps sur le chemin des migrants, eux-mêmes délogés de Calais.
Plutôt que de continuer d’appliquer de vieilles recettes, qui semble-t-il n’apportent pas forcément de solution, la municipalité, portée par un maire engagé (Damien Carême) a décidé de se lancer dans une démarche prospective, pour questionner un demain plus humain, vert et serein. Une ville, où le développement économique ne s’opposerait ni au développement durable, ni à la solidarité.
Et pour finir, un mot sur la grande et belle idée qui est derrière la partie opérationnelle de ces politiques. C’est de considérer la population à la fois comme le moteur, et comme le carburant du projet.
Voici en quelques liens, de quoi en savoir un peu plus….
What time is it à Grande-Synthe
Rencontre avec Stéphane Juguet